Contrairement à @Olivier-François qui a fuit Paris pour quelques mystérieuses raisons, j'avais le choix entre une grande maison en pleine forêt vers Versailles et un appartement de 55m² à Paris dans un quartier bruyant et pollué et j'ai sans hésitation choisit cette possibilité au plus grand plaisir de ma banque a qui je vais payer un prêt immobilier jusqu'à ma retraite.
Pourquoi?
Quand je suis arrivée de la campagne à 6ans, j'ai détesté.
La bas, grand jardin. On passait par des trous dans la cloture chez le voisin pour jouer avec les autres enfants - il y avait 4 maisons au milieu des champs.
Ma mère a tenu 18 mois dans ce coin perdu et s'est arrangée pour revenir à Paris.
Elle est arrivée jeune de l'étranger mais je jour ou elle a mis un pied en France - euh non, pas en France, à Paris - rien d'autre n'existait plus. Elle prenait son passeport dès qu'il fallait traverser le périph et elle n'est jamais sortie de France.
Donc je suis arrivée à la grande ville, j'ai détestée. Enfermée toute la journée dans un appartement. C'était nul.
Ca c'était avant l'adolescence.
A l'adolescence et qu'on a envie d'être autonome, Paris c'est génial.
On peut tout faire a pied, en metro, en bus.
Alors que dans ma campagne, même pour aller à l'école ou a la boulangerie - distantes de 3km, c'était le bus ou la voiture minimum.
Donc j'ai grandi près des Champs-Elysées. Quartier hausmannien. Central. Musées à coté. Couturiers (hors de prix mais vitrines jolies à regarder).
Les théatres. Il y en a 365 a Paris. On peut se faire 1 pièce par soir. Et vers 20ans, j'y allais presque chaque semaine.
On ne s'en rend pas compte quand on grandit dedans, mais le jour ou j'ai déménagé en banlieu, construite en général, après 1945, les immeubles sont 'sans intéret architectural'. Des cubes rectangulaire. Sans décoration. Tristes.
J'ai déprimé.
Et comme ma mère 30 ans plus tôt, j'ai chouiné pour revenir a Paris.
Dans un quartier historique. Bruyants et touristique comme l'étaient les Champs-Elysées.
Central avec tout en bas de chez moi (bar, resto, piscine, boulangerie, marché etc). Au pire, 18 min en métro.
La phrase que m'a touchée le plus un jour dans un bus bondé qui se battait dans les bouchons pour traverser la place de la Concorde, une vieille dame a dit :
"Ca fait 40ans que je suis a Paris et ca fait 40ans que je suis émerveillée"
c'est exactement ce que je ressens.
Aucune ville et pourtant j'ai bien bourlingué - à part Venise La Serenissime qui est inégalable - ne m'émerveille autant que Paris.