Je n'ai que très peu d'expérience Airbnb, louant une immense maison "atypique" dans une région reculée depuis seulement quelques mois et pour des périodes fort limitées.
Mais l'arrivée de mes islandais sera gravée, à jamais dans ma mémoire, un "groupe d'islandais" une grand mère, trois jeunes ménages et 5 ou 6 enfants je ne les ai pas tous vu avaient réservé la maison pour l'Euro, lls étaient presque 1/100 de l'Islande en France à eux tous seuls (je suis aubagnaise)
Les contacts? Hi Aðalbjörg (prénom de substitution, naturellement) uniquement en anglais étaient gérés par un de mes fils, leurs demandes parfois saugrenues, toujorus sympathiques et amusantes me laissaient parfois sans voix, mais comment allaient t-ils donc survivre en Auvergne profonde?
Leur arrivée fut tumultueuse, leur avion en retard, merci les grèves, à Roissy, devait faire penser à "Un indien dans la ville", sauf que les indiens étaient des islandais, fort modernes mais fort peu habitués à autant de monde, ils sont arrivés chez moi, harassés avec plus de quatre heures de retard, vers 1 heure 30 du matin, mon anglais était fort fatigué et le leur aussi.
Des enfants dans les bras, ma boîte à gateaux tout de suite appréciée par cette petit fille effrayée de ce monde étrange qui l'attendait. De frisson en approximation, de gentillesse et d'amitié tout de suite, sans aucune réserve.
La jeune femme était ravie, bien que crevée, de la maison, ses mains caressant mes meubles anciens au passage, ayant les yeux qui riboulaient devant tant d'art de vivre que l'on pense si souvent réservé aux contes de fées. Il faut avouer que depuis que j'habite la maison, je m'applique à concilier, merveilles et merveilles, bouquets de fleurs, bibelots anciens cohabitent avec la wifi et un confort moderne raisonnable.
Je n'ai guère eu de leurs nouvelles ensuite, hélas, ils avaient tellement eu de choses à faire, assister aux matchs, faire sensation dans les restos de ma petite ville, où cela me fut rapporté, naturellement, et oublier une charmante pelote de laine sous un lit et un livre de contes, en islandais, naturellement.
A mon retour, sans surprise vraiment, j'ai trouvé la maison rangée, propre, du linge lavé étendu un peu partout, une envie de me laisser avec le moins de travail possible, si touchant. Et moi, je vous dis, les islandais mangent des tacos, des tortillas et des burritos, car ils en ont laissé des quantité phénoménales.. Moi qui les pensais poissonivariens, je m'étais donc trompée.
Ma jeune voisine m'a raconté plus tard leur arrivée sur des terres inconnues si compliquées. Il est bien dit dans mon "mode d'emploi" de la maison, in inglish, svp, qu'il ne faut jamais lâcher de jeunes fauves à l'extérieur sans avoir fait le tour des jardins avec eux, afin de repérer difficultés et dangers (pourtant tout est fermé)
Mais j'ai imaginé la scène, le lendemain de leur arrivée, enfin un peu plus tard, découvrant la vue, les jardins, les islandais ont décidé de partir à la découverte de leur royaume.... En laissant portes ouvertes et portillons non bouclés... Les enfants, pas e reste, en ont profité.
Vers 10 heures, ma jeune voisine par des cris alertée, est sortie de sa maison, un petit garçon, blond comme les blés, perché sur un mur hurlait des hoses incompréhensibles, mes vaches le menaçaient de l'autre côté et cette jeune harpie, (sa maman lui a bien dit de ne pas parler aux étrangers, et cette étrangère là, croyez moi, en ressemble à rien de connu en Islande) tentait de le prendre dans ses bras. Ses cris redoublèrent et il grimpa un peu plus haut, sur un arbre accolé au mur.
Désespérée ma jeune voisine va sonner à la porte, rien ne se passe, elle frappe alors aux carreaux de la cuisine, un jeune gars, géant blond et barbu, un viking , un vrai, vient lui ouvrir, il ne parle que rien, pas français ni même patois, il ne comprend rien à cette jeune naine auvergnate aussi étrange qu'excitée. Agacée, Carole le tire par la manche, il la trouve entreprenante, et recule alors effrayé par l'incongruité de la situation
"Madame, sachez que je ne mange pas de ce pain là" a t-il peut être dit en islandais.
Devant l'urgence de la situation, la jeune fermière, l'a alors tiré jusqu'à l'avant de la maison où le viking a enfin entendu les cris de détresse de l'enfançon perché sur son arbre, menacé par mes salers.
Et là, m'a raconté Carole, il n'a fait ni une ni deux, il est parti en courant récupérer son gamin.
Pieds nus, a t-elle rajouté, choquée que l'on puisse sortir dehors sans souliers...
Je n'en ai pas su plus. mais j'ai beaucoup ri en imaginant cette scène. Et la si jolie pelote de laine mauve retrouvée sous le lit et aussi le dessin de la petite fille accroché au mur de ma cuisine sont à jamais des souvenirs de madeleines Airbnb
Jacqueline
