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Ce sujet fait partie du Festival de l'Hospitalité 2024 du CC.Le sujet original a été publié sur le Community Center anglopho...
@Anomimousse0, la liberté? Si vous n'arrivez pas à vous passer complètement d'argent vous n'êtes pas libre.
Les êtres humains dépendent tous des autres pour vivre, savoir exactement où se termine cette liberté permet justement de concevoir sa liberté, de prendre ses distances vis vis de ce qu'on accepte ou pas.
On peut rejeter des phénomènes de masse, cela donne peut-être le sentiment d'être libre, unique, mais ce n'est que vanité, au sens propre du terme, la réalité de notre condition humaine nous rattrapera un jour ou l'autre. Cela m'est égal d'être un petit pion comme les autres, sans particularité aucune, et même de vivre dans les mêmes meubles que les autres, mais j'ai l'immense chance d'avoir pu choisir mon lieu de vie et mon style de vie, c'est peut-être pour cela que je choisis parfois de consommer Ikea sans remord. Lorsque j'achète 24 verres ou 12 protèges matelas, je ne crois pas que ces verres ou ces protèges matelas contiennent plus de cochonneries que les autres, ni hélas, qu'ils soient fabriqués avec plus ou moins de respect pour les humains ainsi pour que leur environnement.
Regretter la consommation de masse est facile, mais cela implique que le confort est réservé aux seuls privilégiés, dites cela aux populations de migrants qui viennent chercher en occident, non seulement la paix, mais aussi le fait de pouvoir vivre dans une maison avec de l'electricité de l'eau courante, des lits avec des draps, des tables et des sièges.. J'ai été élevée petite au Cameroun et ai passé mon adolescence à la Martinique, je me souviens très bien de l'un et de l'autre, je sais qu'au Cameroun depuis la situation s'est dégradée, à la Martinique, c'est infiniment plus complexe, les gens ont eu accès enfin à des HLM, leur rêve. J'aurais préféré vivre dans une case, enfin avec de l'eau courante quand même, mais on n'est pas responsable des rêves des autres.
Il se trouve que dans mon choix de vie, à l'écart des villes, j'ai renoncé à une certaine forme de consommation, je privilégie ma qualité de vie au détriment de la conso de masse, mais dans mon hameau, les deux autres familles, très modestes, consomment tant et plus, cela les rend heureux. Lorsque la prime de rentrée scolaire a été versée, les familles sont parties en shopping-folie, les petites filles ont même rapporté des jouets, c'est Noël presque. Les enfants sont élevés dans un tel niveau de gaspillage que j'ignore si un jour, ils arriveront à prendre de la distance, en attendant, je ramasse les papiers de bonbons qu'il jettent n'importe où et jardine mon petit coin de paradis. Ces enfants auront eu une enfance heureuse et c'est quand même déjà ça.
Ikéa, Amazon, Airbn et les autres tomberont un jour et ils seront remplacé par d'autres, comme Habitat, la Fnac et Air France ont perdu leur leader ship, la roue tourne toujours, rien n'est pérenne, l'avenir sera t-il mieux? Cela dépendra pour qui, je suppose.
Jacqueline
je suis complètement d'accord Jacqueline.
Personnellement la standarnisation m'a donnée le choix.
Si on reste sur l'ameublement, qui est le sujet du post, je vais prendre l'exemple des robinets.
Quand j'étais petite, tous les robinets etaient différents.
Il n'y avais pas de standard.
Au pire sens du terme. Chaque entre-axe et diamètre de tuyau était différent.
Donc si quelqu'un voulait changer de robinet, il devait soit acheter exactement le même - qui n'était plus produit (argh!), soit avoir de bonnes connaissances en plomberie, soit appeler le plombier et le carreleur pour faire sauter le carrelage et recommencer la plomberie.
Changer de déco ou plus simplement changer un robinet qui fuit était réservé soit a ceux qui étaient bricoleurs, soit à ceux qui avaient des moyens.
Les autres mettaient un seau en attendant des jours meilleurs.
En cela je rejoins Jacqueline quand elle écrit :
"Regretter la consommation de masse est facile, mais cela implique que le confort est réservé aux seuls privilégiés".
Un jour béni, Bruxelles s'en est mêlé a défini un standart pour les robinets.
Maintenant, je peux acheter un robinet de n'importe quel style, couleur, forme, materiau grace aux sites internet tels que Ebay ou consorts.
Et le mettre moi-même. Je sais qu'il ira.
La mondialisation, c'est parfois la démocratisation du choix.
Maintenant, si 80% des gens préfèrent acheter le robinet Ikea ou le 1er prix de castorama plutot que de passer 4h a s'éclater sur Ebay entre le robinet en forme de cygne, celui ultra design, celui en tire bouchon, en cascade, doré, rouge, blanc, inox etc... C'est son choix.
Le prix reste un critère essentiel dans la recherche des gens (c'est pour cela que maintenant tout est fabriqué en Chine) et beaucoup ont assimilé la théorie de la laideur (un robinet, c'est juste pour avoir de l'eau courante, c'est m'est égal qu'il soit beau ou moche, ce n'est pas ce que j'attends de lui).
Donc, pour moi, grace à la standarnisation des normes d'installation, le manque d'originalité des intérieurs est basée sur le prix (donc les revenus) et l'éducation (la recherche du beau).
Pas sur le fait qu'on n'a pas le choix.
Et quand il n'y pas de standarnisation des normes d'installation, le prix des travaux sont tellement exhorbitants que la plupart doivent y renoncer. Et là, on n'a pas le choix de décorer comme on veut sauf a être bricoleur.
Merci, @Anomimousse0, l'article est intéressant, dans les bars/restaurants du monde j'ai souvent l'impression du "déjà vu", béton ciré, les ampoules nues, tout est faussement usé...
Les photos de vacances sur instragram se ressemblent à tel point qu'on s'imagine d'être tous dans le même hôtel.
Et je ne parle même pas de photos airbnb : quoi que soit le pays ou la ville - même design, même carreaux beiges/gris dans la sdb etc... Par contre essayez de viser les prix beaucoup plus bas et vous verrez la "vraie" vie : les lofts encombrés à NY, les pré-favelas à Rio ou des minuscules apparts à Moscou avec des tapis sur les murs et les canapés immondes...
Ca me fait rire aussi certains "beeeurk" sur les meubles Ikea... Dans la plupart de pays du monde le salaire moyen doit être inférieur à 200 euros (à Madagascar une personne qui creuse toute la journée dans les mines de saphir gagne 1,70 euros par jour), donc 3/4 de gens sur cette planète doivent mettre de coté pendant un an pour s'offrir un petit canapé Ikea.... Et quelqu'un a parlé des draps absents à Ikea - HEUREUSEMENT qu'ils ne vendent pas cette invention ideuse française ))) Vive les housses de couette !
Et concernant la location : quand je visite, je fais peu attention aux meubles, beaucoup plus important pour moi c'est l'emplacement et les hôtes.