Bonjour. Je viens d'adresser ce courrier à l'Institut national de la consommation / 60 Millions de consommateurs. Je crois nécessaire d'en partager ici la teneur. Merci de ne pas y voir la marque d'une rapacité contrariée, mais au contraire une généreuse soif d'équité et la contestation d'une tromperie scandaleuse.
Sylvie M.
Madame, Monsieur,
Je vais engager à mes frais une action individuelle contre Airbnb pour la raison suivante, et pour tenter de protéger des consommateurs moins pugnaces contre cette véritable tromperie d'Arbnb.
Je suis "hôte" et "voyageuse". En tant que voyageuse, Airbnb se targue de me rembourser intégralement toute annulation de réservation que je serais obligée de faire pour cause de confinement, même si j'ai souscrit une réservation prévoyant expressément le contraire, appelée réservation à conditons "strictes".
Les "hôtes" qui prévoient des conditions d'annulation "strictes" autorisent les annulations sans frais pendant les 48 heures suivant la réservation, mais conservent ensuite 100% de la somme en cas d'annulation. C'est un choix qui est prévu et garanti par Airbnb. C'est un choix qui les prive de la réservation de "voyageurs" encore indécis, mais qui se justifie le plus souvent par la nécessité de se protéger contre les aléas des dépenses qu'il leur faut eux-mêmes engager pour délaisser leur résidence principale, en faire disparaître leurs effets personnels et aller loger temporairement ailleurs.
Or, quand Airbnb se targue de rembourser intégralement TOUTES les annulations pour cause de confinement, y compris celles à conditions strictes, avec quel argent le fait-il ?
Principalement avec celui des hôtes à conditions strictes !
Et quand Airbnb promet aux "hôtes" un dédommagement de 25% seulement, mais 25% Ã tous les hôtes, y compris ceux autorisant pourtant les annulations de dernière minute sans aucun frais, avec quel argent fait-il cette étrange distribution, en partie insuffisante (25% au lieu de 100%) et en partie excessive (25% au lieu de 0%) ?
Exclusivement avec celui des hôtes à conditions strictes !
Airbnb prend dans leur poche, sans leur accord, 75% du prix du séjour réservé pour le restituer au voyageur et pour gratifier indûment les "hôtes" qui autorisent pourtat les annulations de dernière minute. Ce qui viole sans contestation possible les conditions contractuelles qu'Airbnb a validées entre "hôtes" et "voyageurs".
On sait qu'aucune modification de conditions générales ne peut s'appliquer à titre rétroactif dans les contrats commerciaux. Airbnb procède donc bel et bien à une violation de nos contrats, doublée d'une tromperie commerciale en laissant croire que les voyageurs sont remboursés par sa générosité, alors qu'ils le sont par le moyen d'une pure et simple escroquerie des "hôtes" à conditions strictes.
Cette sitation est vigoureusement dénoncée aux USA, où elle fait beaucoup de bruit. Elle ne l'est pas en France. C'est pourquoi je vais assigner à mes frais Airbnb, pour permettre ensuite à l'ensemble des "hôtes" lésés de se prévaloir de cette jurisprudence.
Mais peut-être les enquêteurs de l'Institut national de la consommation et les journalistes de 60 Millions de consommateurs pourraient-ils suivre aussi le dossier de cette escroquerie avec leurs propres moyens d'investigation et de médiatisation ?
Si mes explications ont été peu claires, je suis disponible pour les clarifier oralement, n'hésitez pas à me contacter. Car c'est un vrai, un authentique scandale et un modèle d'iniquité entre consommateurs.
En effet, les "hôtes" paient les services d'Airbnb au même titre que les" voyageurs", et en sont donc tout autant des consommateurs.
Le hic, c'est qu'ils sont les seuls lésés, les dindons de la farce d'Airbnb se posant en décideur du généreux octroi d'un reboursement intégral non prévu au contrat de location, et cela aux prix d'une spoliation quasi intégrale (nous recevrons 25% de miettes) des infortunés propriétaires déjà confrontés à une absence de réservations bien compréhensible, mais dont la pénurie de rentrées assumée à ce titre se double d'une absence inacceptable de respect des conditions d'annulation de rares réservations fermes remontant à plusieurs mois et non susceptibles de remboursement selon les conditions dites "strictes", quoi qu'il advienne.
Il est évident qu'on nous fait jouer de force le rôle d'ASSUREURS d'Airbnb ou de RÉASSUREURS de sa compagnie d'assurance, pour un sinistre d'imprévu commercial ou sanitaire, ce que nous ne sommes pas. Et ce qui est pénalement répréhensible.
Cordialement,
Sylvie M.